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Maison Unal
Claude Costy architecte & Joël Unal (autoconstruction)
1972-2008
Ardèche (07)
Catalogue Architecture de Collection 2020
Une sculpture habitable
Chef-d’œuvre de « l’Architecture-Sculpture », cette résidence d’été a été édifiée en Ardèche par le peintre et sculpteur Joël Unal, en collaboration avec Claude Häusermann-Costy.
Edifiée en voile de béton appliqué à la main sur une armature d’acier, sa structure déploie ses courbes organiques au-dessus du sol. Ses masses s’intègrent au terrain et au paysage dans une recherche d’équilibre et de symbiose avec la nature. Murs courbes et toitures ne forment qu’une seule coque, d’une épaisseur maximum de 8 cm. Les espaces de vie sont organisés en une succession d’alvéoles aux volumes variés. Une partie de l’aménagement mobilier – comme les banquettes et étagères – a été façonnée à la main, en continuité avec les parois intérieures. La qualité des espaces s’allie à une décoration recherchée, faite de mosaïques et de sculptures colorées mises en valeur par la blancheur du bâti, à l’intérieur comme à l’extérieur.
L’architecture entre objet d’art et organisme vivant
Contre l’austérité et le fonctionnalisme de la Reconstruction, de nombreux artistes et architectes militent, à partir des années 1950, pour une nouvelle synthèse des arts et pour une approche plastique de l’habitat. Il s’agit de réaffirmer la place de l’humain dans l’espace domestique, en continuité totale avec la nature, avec l’esprit. La mise au point de nouvelles techniques comme le béton projeté sur armature d’acier, rendront possible cette libération de la forme.
Plusieurs tendances apparaissent alors. Certains, comme Jacques Couëlle ou André Bloc, mettent en avant leur expression personnelle et font émerger de l’architecture et de l’usage à partir de leurs œuvres d’art. Le critique Michel Ragon propose en 1963, dans son livre Où vivrons-nous demain ?, l’expression « architecture-sculpture » pour qualifier ces ouvrages.
D’autres font découler la forme architecturale d’une approche fonctionnelle de l’espace ; fidèles aux préceptes du fonctionnalisme moderne, mais sans l’orthogonalité du début du 20ème siècle. C’est le cas d’Antti Lovag, dont les réalisations se déploient de manière organique, trouvant d’autres voies pour incarner et répondre aux besoins des habitants.
Claude Costy, plan d’origine, droits réservés
Claude Costy, dessin, droits réservés
Joël Unal
Pionnier de l’autoconstruction, Joël Unal construit et sculpte l’intégralité de la maison-bulle selon les plans conçus par Claude Häusermann-Costy en 1972. Celle-ci suit le déroulement du chantier sur plusieurs décennies et valide les modifications et ajouts de Joël Unal au fur et à mesure. Il y travaille d’abord pendant les week-ends et les vacances, puis s’y consacre entièrement à partir de 1977.
Il consigne son expérience dans l’ouvrage Pratique du voile de béton en autoconstruction en 1981, qui devient aussitôt une référence dans le monde entier. Par la suite, il exécute le ferraillage de la maison Butscher des architectes Christian Chambon et Jean-Noël Touche au début des années 1980, celui d’une maison de Claude Costy à Orsay en 1983 et celui d’une maison d’Antti Lovag à Fontaines-sur-Saône en 1991. En parallèle il continue à parfaire sa propre maison jusqu’en 2008.
La maison, sa piscine, sa terrasse, la salle de bain et le sol de la parcelle sur laquelle elles sont bâties sont inscrites au titre des Monuments Historiques en avril 2010.
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Claude Costy
Née en 1931, Claude Costy se forme à l’architecture auprès de Maurice Novarina, ami de ses parents. Après des études à l’École d’architecture et d’urbanisme de Genève, elle voyage aux États-Unis et découvre les travaux de Frank Lloyd Wright et de Paolo Soleri qui l’influencent durablement. Entre 1966 et 1973, elle forme un couple – à l’atelier comme à la ville – avec Pascal Häusermann. Ensemble, ils inventent un langage architectural alternatif, tout en courbes, et réalisent de nombreuses maisons individuelles en voile de béton projeté. Parmi ses réalisations personnelles, l’École enfantine de Douvaine (Haute-Savoie), la Maison Cavy (Essonne) et la Maison Unal (Ardèche) sont des exemples remarquables de cette architecture expérimentale. Depuis la fin des années 1990, elle mène une activité de céramiste-potière dans sa maison de Minzier, en Haute-Savoie.
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NOS ARCHIVES

Andrault & Parat architectes
Tour Totem, 1975

Jean-Baptiste Combrisson et Laurence Guibert architectes
Maison brutaliste avec jardin, 1978

Andrée Putman architecte
Loft avec jardin suspendu, 1978-2013

Pol Abraham architecte
Villa Pompon, 1955

Michel Proux architecte
Maison Seventies, 1974

Pol Abraham architecte
Villa Mirasol, 1928

Pierre Patout architecte
Atelier d’artiste, 1928

Louis-Raymond Fischer architecte
Hôtel Godfray, 1928

Henri Prouvé architecte
Maison Brajzblat, 1957

Claude Parent, Ionel Schein, Gilles-Louis Bureau architectes
Maison G., 1953

Rex Lotery architecte
Florence House, 1959

Claude Costy architecte & Joël Unal
Maison Unal, 1972-2008

Jean Prouvé & Lionel Mirabaud
Immeuble Fifties, 1954

Jean Prouvé constructeur
Maison du Docteur Gauthier, 1962

Victor Horta architecte
Hôtel Winssinger, 1897

Richard Neutra architecte
Maison Delcourt, 1969

Atelier de Montrouge / Paul Chemetov
Tours de logement EDF, 1967 / 2016

André Lefèvre-Devaux architecte
La Calanque Verte, 1972

Michel Proux architecte
Tour 2000, 1974

Georges Maillols architecte
Les Horizons, 1970

Georges Adilon architecte
Maison T, 1981

Antti Lovag architecte
Maison Bulle, 1991

Ettore Sottsass architecte
Casa Olabuenaga, 1997

Manuel Aires Mateus architecte
Maison face à l’océan, 2015

WRA