Les tours Horizons I et II constituent l’une des réalisations les plus iconiques de Georges Maillols, dont le travail a profondément marqué le paysage urbain de la ville de Rennes au 20e siècle. Pour ces tours, il s’est notamment inspiré des gratte-ciels de Marina City à Chicago (Bertrand Goldberg, 1964) et de leur composition en épi de maïs.

Premier immeuble de grande hauteur en France, la double structure de 30 étages, mesurant 99,5 mètres de hauteur, a mis en œuvre des techniques de construction révolutionnaires pour l’époque. Un recours important à l’industrialisation et à la préfabrication a permis une grande rapidité de construction, à hauteur d’un étage par semaine. L’ensemble repose sur un réseau de pieux Franki – procédé novateur breveté au début du siècle par l’oncle de l’architecte, Edgard Frankignoul – implantés à 10 mètres de profondeur. Au centre de la structure, un noyau de béton armé en forme d’ellipse abrite les circulations verticales. Les modules des appartements sont disposés de manière rayonnante autour de ce noyau central. L’immeuble est habillé de panneaux de façades identiques, moulés dans un mélange de ciment blanc et de quartz concassé qui accroche la lumière.

D’un point de vue esthétique, ces deux tours sont tout aussi remarquables. Puisant dans un vocabulaire issu de la nature, pouvant être d’origine végétale, animale ou humaine, les formes des façades confèrent aux Horizons une apparence évoquant le biomorphisme. Elles affichent un détachement vis-à-vis du Mouvement moderne et s’affranchissent des modèles historiques. L’ emploi des courbes et des lignes inspirées des motifs de coquillages, de squelettes ou encore d’alvéoles, renvoie à l’architecture Pop, plus largement répandue aux États-Unis.