Pour cette 19e édition de l’Exposition internationale d’architecture de la Biennale de Venise, l’agence Jakob+MacFarlane, en collaboration avec Martin Duplantier et Eric Daniel-Lacombe, a conçu un dispositif hors les murs poétique, à partir des échafaudages entourant le Pavillon Français, en travaux et inaccessible au public.
Intitulé “Vivre avec”, il accueille une exposition en six temps qui explore les capacités de l’architecture à faire face aux défis actuels, et ouvre ses portes ce samedi 10 mai
© Jakob+MacFarlane/Eric Daniel Lacombe/Martin Duplantier
Pour la première fois, l’exposition française ne prend pas place au sein du Pavillon néoclassique à colonnade, construit en 1912 par un ingénieur municipal vénitien pour la France. Fermé pour travaux de rénovation notamment énergétiques, l’espace d’exposition habituel est actuellement inaccessible au public. Jakob+MacFarlane, Martin Duplantier et Eric Daniel-Lacombe ont imaginé à la place une structure temporaire, directement greffée aux échafaudages du chantier, auxquels elle emprunte son principe constructif.
Le dispositif se déploie en ramifications au cœur du site, dans une démarche d’intégration douce à l’environnement, et transforme ainsi le chantier en expérience architecturale et scénographique. L’espace investi s’étend jusqu’au bord du canal des Giardini, et met en avant l’espace arboré situé au sud du pavillon. Le projet met en œuvre des matériaux légers réemployables et offre une surface équivalente au Pavillon existant. Sur deux niveaux, il offre des possibilités illimitées pour l’installation des panneaux et systèmes d’exposition, et guide le visiteur vers le canal, à travers le sous-bois.
© Jakob+MacFarlane/Eric Daniel Lacombe/Martin Duplantier
© Schnepp Renou
Pensé comme un “abri inclusif”, ce nouveau pavillon éphémère accueille une exposition thématique qui explore le concept du “Vivre avec… : l’existant ; les proximités ; l’abîmé ; les vulnérabilités ; la nature et le vivant ; les intelligences réunies ”. Une cinquantaine de projets français et internationaux ont été sélectionnés pour répondre à chaque axe de questionnement.
Il abrite également un « atlas des aléas » conçu par 8 écoles d’architecture françaises et internationales (Etats-Unis, Ukraine, Egypte, Arabie Saoudite, Togo). Chaque école a fourni un travail de recherche sur un risque majeur inspiré par les problématiques propres aux conditions géographiques de leur lieu d’implantation : les incendies en Californie, les inondations en France, les canicules en Egypte ou en Arabie Saoudite, la submersion au Togo et les destructions en Ukraine. Chaque contribution met en avant le rôle de l’architecture dans la gestion des risques
Une proposition riche et transversale, à découvrir dès ce week end !
© Jakob+MacFarlane/Eric Daniel Lacombe/Martin Duplantier
Emilie Bloch
