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Un architecture-sculpture signée Georges Adilon

By 12 juin 2024octobre 24th, 2024No Comments

Remarquable contribution à l’histoire de l’architecture-sculpture en France, cette maison de l’ouest lyonnais, prénommée “Maison H” et signée par l’artiste architecte Georges Adilon, allie formes graphiques, sobriété décorative et décloisonnement de l’espace. 

Cette construction s’inscrit dans la série des huit maisons édifiées à Brindas, près de Lyon, par Georges Adilon, suite à l’écho favorable dont a bénéficié  la première oeuvre architecturale de l’artiste, conçue sur la commune pour sa famille en 1962. Expérimentant pour l’occasion “une symbiose de l’espace, des formes et de la lumière”, G. Adilon poursuivra cette recherche spatiale et plastique entre 1965 et 1990, à travers une trentaine d’habitations caractérisées par une approche organique et dépouillée. La maison H témoigne des thèmes chers au peintre ainsi converti à l’architecture : force graphique du plan géométrique, dialogue entre lignes courbes et lignes droites, création d’un décor intégré à l’architecture. 

Son plan triangulaire se développe comme un éventail autour du salon, cœur névralgique de l’espace. La cuisine, le bureau, les chambres et la bibliothèque qui jouxtent la pièce maîtresse composent un assemblage libre et joyeux,  aux circulations fluides et sans contrainte. 

Les volumes sculpturaux de la maison s’expriment par des parois courbes, de nombreux coins et recoins appelant à un multiplicité d’usages et d’appropriation. La lumière naturelle joue sur l’orientation, la taille et la forme des ouvertures – oculi, hublots ou failles – et anime la spatialité singulière des pièces. 

L’architecte a privilégié une palette de matériaux bruts: la structure est en béton, les murs en parpaing avec doublage en brique, le sol est fait de dalles de ciment blanc mélangé avec du sable rose de la Somme. 

La décoration épurée est dominée par l’emploi du blanc et ponctuée par les couleurs vives des textiles et des objets habillant banquettes, étagères murales et tables basses intégrées à l’architecture. 

Georges Adilon

Artiste peintre et plasticien français, Georges Adilon (1928-2009) est l’auteur d’une œuvre foisonnante et polymorphe, marquée par une pratique architecturale tout à fait singulière dans le paysage culturel français : inspirée et guidée par l’art, mais toujours respectueuse de la diversité des usages qu’elle rend possible et de l’environnement dans lequel elle s’inscrit.

En 1964, Adilon rencontre le Père Perrot qui lui confie la réalisation de l’établissement Sainte-Marie Lyon sur la colline de Fourvière, aux portes du vieux Lyon et à la Verpillière. Chaque bâtiment y est appréhendé comme un corps vivant, doué de mouvements et de caractères spécifiques. Les trois sites se caractérisent aussi par un profond respect du bâti préexistant. 

Entre 1965 et 1990, l’architecte a émaillé la région lyonnaise d’une trentaine de maisons individuelles. Construire des maisons fonctionnelles où l’espace réponde aux différents usages que l’on traverse au fil d’une journée ou des saisons, est le principe d’architecture de Georges Adilon. La lumière et la circulation sont primordiales. En résultent des percées, des fentes dans les murs, des coins et des recoins, des niveaux différents pour des parcours sinueux dans l’espace.

Photos : droits réservés