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Exposition sur Jacques Rougerie « Habiter avec la mer » à la Villa Noailles

By 4 juin 2024No Comments

Du 9 mars au 12 mai, la Villa Noailles propose de plonger dans l’imaginaire océanique de Jacques Rougerie avec son exposition monographique “Habiter avec la mer”. Par un parcours richement documenté et sensationnel, le visiteur pourra suivre les œuvres et le programme de l’architecte, de ses premières expériences dans les années 1970 au techno-enthousiasme des années 2000. 

Aquascope en mer, 1985 – © Créations Jacques Rougerie

Jacques Rougerie: vers une civilisation « sous-marine »

Architecte, océanographe, membre de l’Académie des Beaux Arts, Jacques Rougerie a été bercé tout au long de son enfance par l’univers marin au large des côtes africaines,  par les romans de Jules Vernes et les exploits du commandant Cousteau. C’est aux côtés de ce dernier qu’il réalisa sa première immersion marine qui lui donna le goût de l’exploration océanique et le désir de bâtir de nouveaux habitats en vue d’une civilisation sous-marine. Se déclarant lui-même “mérien” par opposition à “terrien”, il appelle à déplacer le centre de gravité de l’architecture traditionnellement vouée à la surface terrestre vers la poussée d’Archimède. Ses projets se conçoivent comme de véritables anticipations au service de la résilience de l’habitat et d’un avenir durable. 

Cité des mériens – © Créations Jacques Rougerie

Station flottante – © Créations Jacques Rougerie

L’exposition à la Villa Noailles – plongée dans l’œuvre d’un architecte visionnaire

L’exposition invite à naviguer entre ses projets les plus emblématiques: de l’Archéoscope pensé pour le Golfe de Giens à Hyères, à la maison sous-marine Galathée pour Osaka, en passant par ses Aquabulles ou encore son projet phare de la Station Internationale Océanique. Leurs formes, inspirées des caractéristiques du vivant, représentées à la manière de bandes-dessinées, évoquent la science-fiction: ici les humains ont quitté la Terre pour une vie liquide ou spatiale. Des dessins originaux, une collection de ses maquettes (dont celle d’un village sous-marin emprunté aux collections du Centre Pompidou), des textes de Jacques Rougerie sont présentés et offrent un panorama des ambitions de cet architecte visionnaire. Avec lui, la mer devient un cadre de vie total, incluant toutes les échelles: corps, vêtement, habitat, urbanisme sous-marin. La Villa Noailles donne aussi l’occasion unique d’approcher sur le parvis l’habitat sous-marin Aquabulle, qui a été expérimenté à de nombreuses reprises en Méditerranée, notamment au large de Hyères. 

Village sous marin, 1973 – © Créations Jacques Rougerie

Ferme sous marine – © Créations Jacques Rougerie

L’architecture de Jacques Rougerie: d’une démarche scientifique et mimétique vers des structures autonomes, durables et fantaisistes 

Loin d’être simplement fantasques, les projets de Jacques Rougerie s’ancrent dans de solides prospections scientifiques. Le Lab Rougerie, laboratoire de recherche prospective et la Database, bibliothèque technique et scientifique, sont les deux noyaux autour desquels s’articule cette architecture visionnaire. La Fondation réalise des études biomorphiques pour concevoir des structures océaniques durables, autosuffisantes et à même de préserver l’intégrité des écosystèmes marins.  

Seaorbiter – © Créations Jacques Rougerie

Pulmo, habitat et laboratoire sous-marin- © Créations Jacques Rougerie

Conciliant rêve et pragmatisme, le Seaorbiter synthétise plus de trente années de travaux et d’expériences sous la mer pour explorer, analyser et transmettre les données acquises sur les océans. En forme d’hippocampe, ce vaisseau d’argent vogue au gré des grands courants marins et ouvre un champ exploratoire dédié à l’océan, à son rôle essentiel sur la biodiversité et le climat.