Description
La maison-atelier du sculpteur Oscar Miestchaninoff à Boulogne-Billancourt
EXCEPTIONNEL – Cette villa d’angle fait partie d’un ensemble de plusieurs édifices réalisés en 1925 par Le Corbusier et Pierre Jeanneret pour les artistes Oscar Miestchaninoff et Jacques Lipchitz. Elle applique les principes de l’architecture puriste et a été inscrite au titre des Monuments Historiques en 1975.
Située au cœur d’un hameau privé et sécurisé et édifiée sur un terrain de 399 m², la villa déploie une surface habitable de 241 m² répartie au sein de deux bâtiments qui encadrent un jardin central exposé sud.
L’habitation principale, répartie sur trois niveaux, accueille au rez-de-chaussée un superbe espace de réception avec double hauteur sous plafond et éclairé par une grande verrière atelier, une cuisine indépendante ouvrant sur le jardin et un bureau. Le premier étage est occupé par une chambre avec dressing et une salle de douche. Le deuxième étage comprend un salon prolongé par une terrasse surplombant sur le jardin, une suite parentale avec dressing, une salle de bain et un bureau. Un escalier dessert le toit-terrasse de 100 m², immergé dans la végétation et qui offre des vues dégagées sur les environs.
Le sous-sol, sécurisé, abrite une chaufferie, une buanderie et un vaste espace de stockage.
La dépendance sur deux niveaux, située de l’autre côté du jardin, offre un vaste espace aménagé en atelier d’artiste lumineux au rez-de-chaussée. Au niveau inférieur, se trouvent un salon, une chambre, un hammam et une salle de douche.
Le jardin joue avec la rigueur du bâtiment en proposant des massifs végétaux de formes organiques inspirées directement des formes choisies par l’architecte paysagiste et artiste brésilien, Roberto Burle Marx.
Un garage complète ce bien.
La villa est en parfait état. Les propriétaires actuels ont aménagé l’espace de vie dans l’ancien atelier du sculpteur, en dessinant un ensemble de pièces de mobilier sur mesure en harmonie avec les proportions du lieu. Le projet de réhabilitation a été conçu afin de rendre possible une remise en état d’origine sans travaux majeurs.
La propriété se situe dans le parcours des années 1930, au nord de Boulogne-Billancourt.
Elle est à proximité des commerces, des écoles et du bois de Boulogne.
© Manuel Bougot – FLC/ADAGP 2024
Une villa d’artiste moderne
La commande fait écho au souhait de nombreux artistes de la période, qui aspirent à établir leur atelier dans ce quartier tranquille et cossu. Le programme d’origine combine une partie habitation pour le sculpteur et sa famille et un espace atelier.
Avec ses lignes géométriques et l’esthétique minimaliste de ses façades percées de larges verrières, l’architecture de l’ensemble s’inscrit dans le style international et applique les principes du purisme, doctrine formulée par Le Corbusier et le peintre Amédée Ozenfant au début des années 1920. La courbe épurée de l’angle du bâti, la passerelle extérieure, le toit-terrasse et l’escalier en encorbellement qui rappellent respectivement le pont et la cheminée d’un navire, évoquent également le courant Paquebot, particulièrement en vogue à l’époque.
Le Corbusier réalise plusieurs bâtiments de style puriste à Boulogne-Billancourt, comme la maison Ternisien (1927) aujourd’hui détruite et la maison Cook (1926).
© Manuel Bougot – FLC/ADAGP 2024
Une commande particulière, entre art et architecture
Les sculpteurs Jacques Lipchitz et Oscar Miestchaninoff commandent à Le Corbusier – dont Lipchitz avait fait la rencontre en 1921 lors d’une vente d’oeuvres d’art – et à son cousin Pierre Jeanneret, un ensemble composé de trois édifices pour accueillir leur espace de vie, de travail et d’exposition. La maison-atelier d’Oscar Miestchaninoff, à l’angle de la composition, est la plus grande des trois maisons d’artistes envisagées. La maison-atelier Lipchitz est construite juste à côté et la passerelle de la maison Miestchaninoff devait à l’origine être reliée à la maison de l’artisan graveur Victor Canale, qui a finalement été réalisée par un autre architecte.
Le Corbusier établit les ateliers au rez-de-chaussée pour faciliter la manutention des sculptures. Ceux-ci bénéficient d’un volume généreux avec double-hauteur sous plafond, grâce à la conception des appartements qui n’occupent qu’une partie de l’étage. Le jardin central est conçu comme un espace commun, et les toitures sont aménagées en grandes terrasses.
Le Corbusier dans son atelier © FLC/ADAGP 2024
Les maisons Lipchitz & Miestchaninoff, image d’archive © FLC/ADAGP 2024
Le Corbusier : le Pape de la modernité
Né en 1887 en Suisse, et disparu en 1965, Charles-Édouard Jeanneret, plus connu sous le nom de Le Corbusier, est un architecte et urbaniste connu pour sa capacité à faire de l’architecture un art total. Il pense le bâti, l’aménagement intérieur, tant en termes d’ameublement que de confort et prend en compte la dimension urbanistique de toutes ses réalisations. Il demeure incontestablement l’une des figures les plus emblématiques du Mouvement moderne.
Tout au long de sa carrière, Le Corbusier partage ses visions et théories par sa participation à des expositions internationales comme celle de 1925, où il présente le Pavillon de l’Esprit Nouveau, et celle de 1937, avec son Pavillon des Temps Nouveaux.
Grand défenseur du modernisme, Le Corbusier inscrit sa pensée architecturale dans ses villas, plus particulièrement dans la villa Savoye en 1928, où il théorise les « cinq points de l’architecture moderne » (les pilotis, le toit-terrasse, les fenêtres en bandeau, la façade libre et le plan libre).
Bien qu’il ait été l’un des architectes les plus prolifiques de son temps, une grande partie de ses projets n’ont jamais vu le jour comme le Plan Voisin ou encore la Ville contemporaine de trois millions d’habitants. Parfois trop polémiste ou radical aux yeux du grand public, l’œuvre de Le Corbusier connaît toutefois une résonance internationale. Son dernier grand projet lui est offert par la ville de Chandigarh, en Inde. Il est chargé de diriger l’entièreté des travaux d’urbanisme pour la création de la nouvelle capitale du Pendjab, où il mêle béton brut et végétation luxuriante.
L’ensemble de l’œuvre de Le Corbusier accède à la consécration internationale en 2016, avec son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Infos techniques
Prix demandé : 4 950 000 €
Honoraires à la charge du vendeur
Taxe Foncière : 1878 €
Pleine propriété.
Chauffage : individuel, chaudière, gaz
© Manuel Bougot – FLC/ADAGP 2024
DPE : en cours