Description
Premier « gratte-ciel » de Paris à usage de logement
Cette tour construite par Edouard Albert en 1960 est une icône de l’architecture moderne en France. Cette œuvre, reconnue tant pour son esthétique que pour son intelligence constructive – une structure métallique tubulaire mise au point par Edouard Albert – est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Au 8e étage, cet appartement au calme absolu développe une surface de 103 m². Il est constitué d’un grand séjour auquel sont liées deux pièces à usage mixte (bureau, antichambre ou extension du salon), d’une cuisine, d’un coin télé, de deux chambres et de deux salles de bains.
Cette tour exceptionnelle est située dans le 13e arrondissement, entre les Gobelins et la place d’Italie, dans un quartier paisible disposant d’un très beau square et de nombreux établissements scolaires.
Des volumes de vie amples et généreux
L’appartement a la particularité d’avoir fait l’objet d’un réaménagement contemporain par les architectes Loïc Richalet et Alain Salomon, qui tout en valorisant les qualités du bâtiment d’Edouard Albert, a permis de créer un espace ouvert et convivial et de ménager des espaces de nuit intimes.
L’espace a été vidé de tout cloisonnement – la plupart des points porteurs étant à l’extérieur en façade – et complètement réinventé grâce à un dispositif cloison-bibliothèque présent dès l’entrée et parallèle à la façade. Abritant la cuisine, un coin télé et une bibliothèque côté séjour, ce meuble-bibliothèque en bois, avec rangements et luminaires intégrés, structure et libère totalement le séjour.
Bénéficiant d’une façade entièrement vitrée de plus de 15 mètres, la pièce à vivre est baignée de lumière. Elle offre une vue imprenable sur Paris et les plus beaux monuments – la tour Eiffel, le Sacré Cœur, les dômes du Val-de-Grâce et du Panthéon – et de saisissants couchers de soleil tout au long de l’année.
A l’extérieur, la structure métallique de la tour forme une trame régulière qui contribue à l’expression architecturale de la façade. Composée de poteaux en tubes d’acier remplis de béton sur lesquelles repose une dalle en béton armé et de contreventements en forme de croix de Saint-André, cette structure allie légèreté et transparence.
Au 6e étage, une terrasse conçue pour l’agrément des habitants comporte un plafond de 600 m², peint par l’artiste Jacques Lagrange. Elle a été aménagée pour recevoir une passerelle qui devait permettre de rejoindre la place d’Italie.
Edouard Albert
Edouard Albert (1910-1968) est diplômé en architecture à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en 1937. Sa carrière est marquée par ses recherches sur les matériaux, qui lui permettent de mettre au point des structures en tube d’acier. Ces structures, d’une grande légèreté, s’inscrivaient dans une recherche du lien entre technique, économie et esthétique. Édouard Albert est professeur chef d’atelier à l’École des Beaux-Arts de Paris de 1959 à 1968, membre des commissions du Centre scientifique et technique du Bâtiment, et du Comité de rédaction de la revue L’Architecture d’Aujourd’hui.
En 1955, il construit à Paris dans le 17e arrondissement le premier immeuble à structure tubulaire. Il est également l’architecte de l’immeuble administratif d’Air France à Orly. En 1962, André Malraux lui confie la reprise du projet de la Faculté des Sciences de Jussieu, pour laquelle il utilise à nouveau l’architecture tubulaire métallique, et associe des artistes pour intégrer l’art contemporain à l’architecture du campus.
Pour ce premier « gratte-ciel » à usage de logement, l’architecte tente d’intégrer l’immeuble de grande hauteur au paysage parisien et de mettre l’intelligence constructive au service d’un plan flexible. Les immeubles de grande hauteur, nés aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle avec les structures métalliques, n’apparaissent que tardivement en France, où les règlements d’urbanisme ne les ont pas permis pendant longtemps.
Dans les années 60, avec Edouard Albert, des architectes mènent des recherches sur les structures métalliques innovantes, comme Jean Prouvé ou Claude Parent qui construit la maison de l’Iran à la cité universitaire internationale de Paris en 1969, un bâtiment suspendu à une charpente en acier.
Le 13e arrondissement a souvent été un terrain d’expérimentation pour les architectes du 20e siècle. Auguste Perret construit le garde-meuble national dans le quartier des Gobelins, alors qu’à partir des années 60, de nombreuses tours s’élèvent dans l’arrondissement, à l’image de la tour du Centre Pierre Mendès France (Université Paris 1) réalisé par Michel Andrault et Pierre Parat en 1973, du quartier des Olympiades ou de la Bibliothèque nationale de France François Mitterrand construite par Dominique Perrault de 1989 à 1995.
La tour Albert a été abondamment publiée dans la presse architecturale qui a souligné son parti constructif et son esthétique dans la ville.