Du 10 avril au 23 novembre 2024, pour célébrer les 10 ans de la Fondation Jérôme-Louis Seydoux au sein de l’immeuble construit par Renzo Piano, une exposition est consacrée à l’architecte génois et à sa vision de la Cité idéale. L’exposition vise à rendre hommage à l’atelier de construction de Renzo Piano, le “Building Workshop”, fondé en 1981 et s’interroge sur les problématiques que représente l’intégration de chaque projet urbain dans le tissu francilien.
Le centre de recherche et de documentation au dernier étage – Fondation Seydoux-Pathé
Le parcours proposé par la commissaire d’exposition raconte le cheminement de l’architecte dans la conception de ses projets, des processus de création et de réflexion présentés par des dessins et des croquis au rez-de-chaussée, aux projets eux-mêmes et à leur insertion dans la ville grâce à des maquettes et à des dispositifs graphiques exposés au premier étage. Cette entrée dans l’imaginaire de Renzo Piano permet de comprendre la singularité de chaque édifice et de le situer dans le tissu urbain, dans son environnement, le paysage et son quartier. Un film clôt l’exposition et offre ainsi une approche cinématographique de ces différents projets.
Renzo Piano, une architecture audacieuse, monumentale et innovante
L’architecte est à l’origine d’édifices majeurs qui ont façonné le paysage urbain des plus grandes villes. Prouesses technologiques, esthétique disruptive et harmonie environnementale sont au cœur de ses projets. Co-architecte avec Richard Angers du Centre Pompidou édifié de 1971 à 1977, il met en œuvre pour le monument une architecture hautement technologique et singulière en découvrant l’ossature du bâtiment faite de conduits d’air colorés et d’escalators externes. Sa réalisation du gratte-ciel destiné au siège du New York Times à Manhattan construit entre 2004 et 2007 manifeste aussi une hardiesse technologique en dotant l’immeuble de tiges en céramiques thermo-sensibles, qui permettent aux façades de ne pas obstruer la lumière tout en l’absorbant. Le bâtiment a ainsi une vocation écologique, ce qui souligne un autre point important du travail de Renzo Piano. Il se montre soucieux dans son travail de l’intégration harmonieuse du bâti dans leur environnement, comme le montre le musée Paul Klee (1998) en Suisse dont la structure s’inspire des Alpes environnantes.
Vue aérienne du Centre Pompidou – © Julien Fromentin
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La « chenille » du Centre Pompidou – © Manuel Braun
Une coque ondoyant au milieu d’immeubles haussmanniens
Sur l’avenue des Gobelins, dans le 13e arrondissement de Paris, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé déploie un volume courbe et organique derrière la façade historique de l’ancien théâtre populaire des Gobelins sculpté par Auguste Rodin en 1868. Celui-ci réalisa les deux figures centrales du fronton, représentations du drame et de la comédie. Vraisemblablement inspiré de l’univers marin (coque de bateau, baleine ou coquillage), un bâtiment de forme ovoïde construit par Renzo Piano, entre 2008 et 2014, prolonge la façade et se dresse pour capter la lumière. Revêtu d’une carapace d’aluminium gris, il rend également hommage aux toits parisiens en zinc. La verrière située au dernier étage forme une calotte hémisphérique et permet aux centres de recherche et de documentation d’être baignés de lumière.
Renzo Piano Building Workshop – Fondation Seydoux-Pathé
Pauline Leroux