Vendu

Pavillon Marabout

Société Raymond Camus & Cie
Ateliers de Maxéville
Société Nouvelle de l’Industrie du Bâtiment
1958
VENDU

 

EXCLUSIVITÉ

 

01 53 00 97 44

 

50 m²
Aluminium & polystyrène expansé
Structure autoporteuse
Architecture démontable

Description

Une icône des temps modernes

« Marabout C.M.S. » (Camus-Maxéville-SNIB) est un projet d’architecture mobile développé par l’ingénieur-constructeur Raymond Camus à partir de 1958, édité à une centaine d’exemplaires. Ce prototype, commandité par EDF,  constitue un modèle avancé de la série, aux équipements particulièrement aboutis.

Ce projet s’inscrit dans la culture des Trente Glorieuses, époque marquée par une forte croissance technologique et une recherche de mobilité et de communication. Des architectes et ingénieurs – tels que Jean Prouvé et Raymond Camus – proposent des solutions innovantes en matière d’habitat, adaptées aux territoires éloignés des colonies, parfois soumis à des climats extrêmes.

Le Pavillon Marabout offre une image tout à la fois futuriste – avec ses panneaux métalliques aux reflets argentés – et primitive. Son plan circulaire et sa toiture évasée puisent ainsi dans l’imaginaire de la maison-abri, évoquant les habitats nomades orientaux, comme la yourte.

Une architecture performante

Le pavillon Marabout se compose de 13 panneaux muraux inclinés et de 13 panneaux de toiture. Les panneaux muraux trapézoïdaux sont disposés selon un plan en tridécagone. D’un diamètre de 8 mètres au sol, la structure offre une surface libre de 49,6 m² et une hauteur sous plafond de 3,2 m en son centre. Chaque pavillon comprend une porte et 5 fenêtres.

Le Marabout a été décliné en plusieurs modèles présentant des variations adaptées aux besoins des différents commanditaires (toits débordants, double-toit, cheminée centrale de ventilation, air conditionné, différentes fenêtres…).

Le pavillon présenté ici, commandé par EDF, était conçu comme un appartement trois-pièces pour loger les ouvriers de l’entreprise. Il intégrait des aménagements intérieurs en bois, une cuisine et une salle de bain.

Montage d’un prototype de Marabout aux ateliers de Maxéville, image d’archive, date inconnue, droits réservés.

Anonyme, croquis des différentes étapes de montage du Marabout, date inconnue

Prouesse technique et simplicité d’assemblage

Le pavillon peut être facilement monté par 4 personnes (non spécialistes) en 1h30 environ, et se démonte en 25 minutes.

Tous les panneaux sont interchangeables et offrent une grande flexibilité d’aménagement. Un gabarit placé au sol guide le placement des panneaux muraux, assemblés à l’aide de couvre-joints en acier. Des câbles sont ensuite utilisés pour cercler la structure comme un tonneau. Pour la toiture, un mât de montage soutient la structure pour l’installation des pièces. Le pavillon est ensuite fixé au sol.

Une fois démontées, les pièces du pavillon sont toutes récupérables et transportables en camion.

Un Marabout aménagé en bar (le « Cha-cha-cha ») sur la base de Maison Verte à Hassi Messaoud (Algérie) de la Compagnie Française du Pétrole, image d’archive, date inconnue, droits réservés.

Base de Maison Verte à Hassi Messaoud (Algérie) de la Compagnie Française du Pétrole, image d’archive, date inconnue, droits réservés.

Un projet collaboratif

En 1956, la Direction centrale du Génie lance un concours pour un bâtiment démontable, destiné à une utilisation polyvalente (bureaux, réfectoires, dortoirs…) dans les colonies et les territoires d’outremer. Il doit être léger, facilement montable et transportable, et résister aux climats extrêmes.

La Société Raymond Camus & Cie propose une construction polyédrique, dont la structure autoporteuse est un dérivé du « procédé Camus », une technique de préfabrication mise au point par l’ingénieur en 1948 pour la construction de logements à grande échelle.

Le premier prototype, bien que prometteur, est trop lourd à transporter et trop cher à produire. L’équipe, assistée par les ingénieurs de l’Aluminium Français, les ateliers Jean Prouvé (plus tard renommés les ateliers de préfabrication de Maxéville), et la Société Nouvelle de l’Industrie du Bâtiment, met au point un 2e prototype plus léger, répondant en tout point au cahier des charges. Celui-ci est breveté en 1958 puis commercialisé.

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01 53 00 97 44

Dossier sur demande.

Crédits photos : Stephan Julliard

DPE NON DISPONIBLE

Schéma issu du Brevet du pavillon

Le SHAPE village de Saint-Germain-en-Laye, Jean Dubuisson et Félix Dumail architectes, 1951, image d’archive.

Le célèbre « Procédé Camus »

Le procédé Camus est un modèle de préfabrication lourde à la française, qui a révolutionné la façon de concevoir les bâtiments dans les années 1950. Breveté en 1948 par l’ingénieur Raymond Camus, il consiste à préfabriquer en usine des éléments autoporteurs en béton de grandes dimensions, qui intègrent le second œuvre (revêtements, isolants, huisseries, canalisations…). Ces pans de murs ou de planchers sont ensuite acheminés et assemblés sur site.

Cette technique a été rendue célèbre en 1951 lors de la construction du village SHAPE (Félix Dumail et Jean Dubuisson architectes) à Saint-Germain-en-Laye, destiné à loger les familles des officiers du quartier général de l’OTAN. Bâti en moins d’un an, il est visité par de nombreux dignitaires dont le président américain D. Eisenhower et le ministre de la Construction d’URSS V.A. Koutcherenko.

En 1985, 170 millions de logements dans le monde avaient été bâtis selon cette technique, attestant de la popularité « sans frontières » de ce savoir-faire français durant les temps troublés de la Guerre froide.

Raymond Camus présente à Vienne ses procédés de préfabrication. Il tient entre ses mains la photo de la cité Barhen construite pour les houillères du bassin de Lorraine. ©Archives Michel Camus

Raymond Camus, un ingénieur français

Fils d’un ingénieur-constructeur normand, Raymond Camus est né au Havre en 1911 et mort à Neuilly-sur-Seine en 1980. Il étudie à l’Ecole Centrale des arts et manufactures de Paris, d’où il sort diplômé en 1933.

Il travaille notamment comme ingénieur pour les usines Citroën, où il doit trouver des solutions aux problèmes de logement des ouvriers. Il y mesure le gouffre qui sépare l’industrie automobile du bâtiment, et souhaite « adapter à la construction d’immeubles, les principes de la fabrication industrielle […]» dans la droite ligne de la culture moderne et des recherches de Jean Prouvé.

Un partenariat avec la Galerie Clément Cividino

Présenté par la Galerie Clément Cividino en partenariat avec Architecture de Collection, le « Pavillon Marabout » est le deuxième acte de cette collaboration inédite.
Depuis 2019, notre agence et cette galerie spécialisée dans le design s’associent dans le cadre d’un partenariat portant sur la valorisation et la commercialisation d’architectures mobiles du 20e siècle.

Reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes dans le design et l’architecture du 20e siècle, Clément Cividino incarne la génération montante des galeristes « chercheurs d’architecture ».
Collectionneur depuis une quinzaine d’années, curateur, il a contribué par son oeil averti à mettre en lumière les travaux de plusieurs architectes, designers et artistes du second 20e siècle – notamment Georges Candilis, Jean Paul Barray ou les Simonnet. Au fil du temps, Clément Cividino constitue ainsi une collection aussi exigeante que diversifiée, à partir de laquelle il conçoit des expositions originales, structurées et scénographies autour du dialogue entre œuvres d’art, objets et documentation.

Depuis 2015, il développe une collaboration avec le domaine viticole de Terra Remota, en Espagne, dont il investit régulièrement les espaces pour exposer oeuvres d’art monumentales et installations à ciel ouvert.