Vendu

Maison moderniste

Jean Prouvé et André Lacoste architectes
1963
Meudon (92)

 

 

 

215 m²
Jardin
4 chambres
1 salle d’eau

Description

Cette maison fait partie du lotissement « Sans Souci » composé de maisons métalliques préfabriquées commandées après la Seconde Guerre mondiale par le ministre de la Reconstruction Eugène Claudius-Petit à titre expérimental et réalisées par les Ateliers Jean Prouvé à Maxéville en Lorraine.

Cette maison confortable, fonctionnelle et lumineuse offre une surface de 215 m² sur deux niveaux (115 m² habitables et 100 m² aménageables). Elle comprend au rez-de-chaussée (surélevé) un séjour-salon avec coin cheminée et terrasse, une cuisine, quatre chambres, de nombreux rangements et une salle d’eau, et en sous-sol, un atelier, une buanderie, une remise et deux pièces éclairées en partie haute.

La maison bénéficie d’une situation privilégiée dans ce lotissement plein de charme et verdoyant situé sur les hauteurs de Meudon, en lisière de forêt. Elle se trouve à proximité du centre ville, des écoles, d’un collège et de la gare pour Paris Montparnasse.

Une extension superposée

Sur les quatorze maisons de ce lotissement, dix sont des maisons de type « Métropole », les autres dérivent d’un modèle appelé « maison Coque » présenté par Jean Prouvé au Salon des arts ménagers en 1951. Cette maison est de type « Métropole » : le principe constructif original consiste en un portique axial qui supporte une poutre transversale laissant toute liberté d’aménagement. L’enveloppe est constituée de panneaux autoportants en tôle d’acier incluant portes ou fenêtres à guillotine. Un soubassement en maçonnerie de moellons assure l’insertion au terrain. La présence de bois à l’intérieur apporte un confort visuel.

En 1963, la maison a fait l’objet d’une extension réalisée par l’architecte André Lacoste, un partisan convaincu des maisons de Jean Prouvé. Une nouvelle maison est venue se superposer à la maison initiale de 8 mètres sur 8 mètres. Ne pouvant agrandir en utilisant des composants Prouvé et ne souhaitant pas faire du néo-Prouvé, l’architecte opta pour un projet de sa composition au caractère moderne influencé par l’architecture japonaise : les façades sont composées d’un panneautage avec remplissage en émalite et montants en bois et de grandes ouvertures donnant sur le jardin délicatement aménagé et arboré.

Jean prouvé

La ville de Meudon conserve des témoignages remarquables de l’architecture du XXe siècle – la villa atelier du peintre et animateur du mouvement De Stijl, Théo Van Doesburg, celle du plasticien André Bloc ou les maisons métalliques préfabriquées construites par Jean Prouvé.

Cette opération trouve son origine dans la communion d’esprit qui s’établit en 1945 entre le constructeur Jean Prouvé et Eugène Claudius-Petit, futur ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Les deux hommes partagent et défendent les mêmes idées sur les problèmes d’urbanisme et de reconstruction, en particulier sur l’importance à accorder à l’industrialisation de la construction pour résoudre le besoin de logements et d’équipements.

A l’origine de ce projet, il y a, d’une part, un marché passé entre le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (M.R.U.) et les Ateliers Jean Prouvé de Maxéville en Lorraine pour des maisons industrialisées, et de l’autre, une opportunité d’aménagement saisie par les maîtres d’œuvre, André Sive et Henri Prouvé. Les maisons seront montées à Meudon de septembre à décembre 1951.

Ce lotissement de Meudon marque une étape importante dans la réflexion sur la préfabrication des logements individuels. C’est un cas exemplaire d’artisanat industriel avec maîtrise totale du processus de conception et de fabrication, partant de la feuille de métal pour arriver à la réalisation complète d’une maison. Initialement conçus pour répondre à la pénurie de logements de l’après-guerre, ces pavillons à l’esthétique singulière forment aujourd’hui un élégant ensemble résidentiel.