Vendu

Villa Dollander

Henri et Jean Prouvé
1949-1951
Le Lavandou (83)
VENDU

 

 

100 + 85 m²
Terrain paysager : 2 493 m²
3 + 3 chambres
1 + 2 salles de bain

Description

Un chef-d’œuvre des frères Prouvé en bord de mer

Également connue sous le nom de « Villa Saint-Clair », cette maison de vacances a été conçue entre 1949 à 1951 pour la famille Dollander (également propriétaire d’une « Maison Dollander » à Nancy signée par Jean Prouvé). Elle a été dessinée par Henri Prouvé, l’architecte, et édifiée par son frère Jean, le constructeur .

La villa profite d’un environnement exceptionnel sur le front de mer du Lavandou, face à la magnifique plage de Saint-Clair.
Elle s’élève sur un terrain clos paysager de 2 493 m², planté d’essences méditerranéennes.

D’une superficie de 100 m² environ, la villa principale est constituée d’une partie jour (6 x 6 m) et d’une partie nuit (3 x 10 m), reliées par une galerie couverte. La partie jour accueille un salon, une salle à manger et une cuisine. La partie nuit abrite trois chambres et une salle d’eau.

La propriété comprend également une dépendance de 85 m² (ancien garage récemment agrandi et réaménagé), comprenant un salon, une salle à manger, une cuisine, trois chambres, deux salles de bain et un garage.

La Villa Dollander est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1991.

Une œuvre usinée

La maison a été construite de 1949 à 1951, en commençant par la chambre et le séjour. En mai et juin 1951, la cuisine est ajoutée. L’ensemble des éléments usinés ont été fabriqués à Maxéville et transportés par voie ferrée, puis montés par Jean Prouvé selon les plans établis par son frère.

La maison est caractéristique des solutions constructives élaborées par Jean Prouvé pour proposer une architecture industrialisée de l’habitat. Posé sur une dalle, le système constructif de la maison s’articule autour d’une poutre centrale en tôle d’acier pliée soutenue par des portiques, qui donne à l’ensemble une grande légèreté. Les poteaux extérieurs sont en tubes d’acier et les panneaux intérieurs en volige de bois. Les portes sont en tôle pliée selon le procédée inventée dans les usines de Maxéville. Les bacs d’acier encastrés qui composent sa toiture font office de contreventement. Les murs du fond sont en pierres apparentes.

La Villa Dollander reprend le système constructif de la maison à portique axial que Jean Prouvé élabore à partir de 1946 dans les usines de Maxéville. En 1949, la maison Standard est commandée par le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme avec un prototype exposé au Salon des arts ménagers en 1950. Un portique d’acier supportant une poutre faitière sera reproduit en une quinzaine d’exemplaires : un à Royan, deux à Tourcoing, les autres à Meudon où les maisons sont posées sur un ouvrage de maçonnerie. Enfin, la maison Tropicale constitue une variante avec des brise-soleil et l’usage récurrent de l’aluminium pour alléger la structure et la transporter.

Une maison paysage

La villa Dollander est une des réalisations des frères Prouvé les plus abouties dans son rapport à la mer et au paysage. Grâce aux parois de verre toute hauteur, les différents espaces sont tournés vers la mer et le jardin. Les panneaux percés de hublots caractéristiques du travail de Jean Prouvé créent des jeux de lumière et une porosité continue entre intérieur et extérieur.

A l’intérieur, le sol en tommettes de terre cuite, les cloisons et plafonds couverts de lambris naturel ou peint de couleurs douces et l’auvent habillé de bambou créent une ambiance chaleureuse et lumineuse.

Le mobilier d’origine de la villa a été vendu il y a plusieurs années.

Plan-séquence 1:00, production Archi/Contents en collaboration avec Architecture de Collection.

Jean Prouvé, le « bâtisseur »

« Il n’y a pas de différence entre la construction d’un meuble et celle d’une maison »
Jean Prouvé, Une architecture par l’industrie, Zurich, Artémis, 1971

Entre architecte, ingénieur et designer, Jean Prouvé marque de son empreinte singulière l’histoire de l’architecture et de la construction.

Ferronnier à Nancy durant ses jeunes années, Jean Prouvé devient « constructeur » en 1930 et délaisse rapidement la décoration en fer pour le mobilier industriel adapté aux progrès techniques du XXe siècle. Il emploie le métal pour réaliser le second œuvre dans des chantiers en collaboration avec les architectes modernes de son temps : Eugène Beaudoin et Marcel Lods pour La maison du peuple à Clichy-sur-Seine, Pierre Jeanneret pour un modèle de pavillon démontable (8X8, 1941).

Avec la construction standardisée par le montage de pièces préfabriquées, Jean Prouvé atteint le domaine de l’architecture domestique. Le sinistre causé par la Seconde Guerre mondiale pose la nécessité de reconstruire des logements à grande échelle et à moindre coût.

Dans ce contexte d’urgence, le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme commissionne auprès de Jean Prouvé plusieurs pavillons pour expérimenter le système des maisons assemblées à partir de pièces usinées dans l’atelier de Maxéville (Nancy) où il expérimente la tôle pliée, devenue le symbole de son génie technique.

En 1949, Jean Prouvé monte les Métropoles, une série de 25 habitations construites par préfabrication intégrale. La structure à portique central est réemployée dans les maisons industrialisées de Meudon, réalisées en banlieue parisienne avec son frère Henri et l’architecte André Sive. Le lotissement pilote comprend dix maisons Standard, dont le type est appelé « Métropole » avec mur et soubassement en pierre. Tout au long de sa carrière, Jean Prouvé fait construire plusieurs villas qui constituent l’illustration la plus aboutie de la synthèse entre industrie, mobilier et système constructif, dont une majeure partie est aujourd’hui protégée au titre des Monuments historiques.

Henri Prouvé, une figure discrète

Frère cadet de Jean, Henri Prouvé (1915-2012), étudie aux Beaux-Arts de Paris en 1934 et fait ses armes dans l’agence de Le Corbusier où il rencontre Beaudouin et Lods, ainsi qu’aux ateliers Jean Prouvé. Il est diplômé architecte en 1947, après avoir été mobilisé puis fait prisonnier en 1940 dans les Ardennes.

A partir des années 1950, il signe de grands projets comme la tour Joffre Saint-Thiébaut à Nancy où il établit son agence, l’église Saint-François d’Assise de Vandoeuvre-lès-Nancy, le Clos de Médreville, où il résidera, l’actuelle CARSAT rue de Metz, la caserne des pompiers de Gentilly, la tour de Montet-Octroi et le Centre des Nations à Vandœuvre.

Il collabore également avec Jean Prouvé sur des commande privées comme la villa Saint-Clair (1948-1951) ou la Villa Lopez avec l’architecte Raymond Lopez (1951-1954).

Son œuvre a été mise en avant lors de plusieurs expositions, notamment en 2005 à la Cité Radieuse de Briey en Forêt.



		

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