Description

Une œuvre d’art totale

Chef-d’œuvre d’« Architecture Organique », cette résidence a été édifiée à Fontaines-sur-Saône par Antti Lovag, l’un des principaux architectes et théoriciens de « Maison-bulles » en France.

La propriété est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 2017.

Située sur un terrain clos de murs de 1 625 m² avec piscine, elle développe une surface au sol de 350 m².

Elle accueille une entrée, un salon – espace de réception – avec hamac-mezzanine et cheminée, une cuisine équipée donnant sur une salle à manger dans une coque mobile ouvrant sur une terrasse de 60 m², un bureau, deux chambres, deux salles d’eau, une salle de sport et un jardin intérieur de 40 m². Une cave, un local technique, un abri de jardin enterré, un parking couvert de 50 m² et un parking à ciel ouvert de 120 m² complètent l’ensemble.

Elle est située à Fontaines-sur-Saône, à 15 minutes en voiture du centre de Lyon.

Véritable manifeste « habitologique » aux formes sculpturales uniques, la maison-bulle possède son mobilier intégré qui épouse les lignes courbes de la structure d’ensemble. Un jardin paysager s’insère entre la prolifération spatiale des bulles, à la manière d’un art total fondé sur l’harmonie de l’habitation humaine avec son environnement naturel immédiat.

Edifiée en voile de béton appliqué à la pompe sur une armature d’acier, sa structure déploie ses courbes organiques au-dessus du sol. La maçonnerie intérieure est entièrement régularisée à la main. Ses masses s’intègrent au terrain et au paysage dans une recherche d’équilibre et de symbiose avec la nature. Murs courbes et toitures ne forment qu’une seule coque en béton, d’une épaisseur totale de 25 cm en deux voiles enserrant un béton isolant léger. Les espaces de vie sont organisés en une succession d’alvéoles aux volumes variés. Une partie de l’aménagement mobilier – comme les banquettes et étagères – a été façonnée à la main, en continuité avec les parois intérieures. La qualité des espaces s’allie à une décoration recherchée, faite de pierre de Bourgogne mises en valeur par la couleur du bâti, à l’intérieur comme à l’extérieur.

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Prix sur demande. Honoraires à la charge du vendeur.
Pleine propriété.

DPE NON DISPONIBLE

L’architecture entre objet d’art et organisme vivant

Contre l’austérité et le fonctionnalisme de la Reconstruction, de nombreux artistes et architectes militent, à partir des années 1950, pour une nouvelle synthèse des arts et pour une approche plastique de l’habitat. Il s’agit de réaffirmer la place de l’humain dans l’espace domestique, en continuité totale avec la nature, avec l’esprit. La mise au point de nouvelles techniques comme le béton projeté sur armature d’acier, rendront possible cette libération de la forme.

Plusieurs tendances apparaissent alors. Certains, comme Jacques Couëlle ou André Bloc, mettent en avant leur expression personnelle et font émerger de l’architecture et de l’usage à partir de leurs œuvres d’art. Le critique Michel Ragon  propose en 1963, dans son livre Où vivrons-nous demain ?, l’expression « architecture-sculpture » pour qualifier ces ouvrages.

D’autres font découler la forme architecturale d’une approche fonctionnelle de l’espace ; fidèles aux préceptes du fonctionnalisme moderne, mais sans l’orthogonalité du début du 20ème siècle. C’est le cas d’Antti Lovag, dont les réalisations se déploient de manière organique, trouvant d’autres voies pour incarner et répondre aux besoins des habitants.

Antti Lovag (1920-2014)

Né en Hongrie en 1920, Antti Lovag étudie l’architecture navale et l’ingénierie métallique à Stockholm (Suède) avant la Seconde Guerre mondiale puis se rend en France en 1946, pour suivre une formation en architecture à l’école des Beaux-Arts de Paris.

Après une collaboration avec Jean Prouvé, il développe rapidement un intérêt marqué pour l’habitat organique et visite les logements troglodytes situés en vallée de la Loire. De 1963 à 1969, il travaille avec Jacques Couëlle, l’un des pionniers de l’architecture-sculpture en France. Leur collaboration fructueuse conduit Lovag à expérimenter les principes de l’architecture organique, en rupture profonde avec l’urbanisme austère des barres et des tours qui marque l’époque.

Antti Lovag, croquis de l’Espace Cardin, droits réservés

En 1968, l’homme d’affaire Antoine Gaudet lui commande la construction expérimentale d’une maison-bulle à Tourettes-sur-Loup (Alpes-Maritimes) dont la réalisation s’étalera jusqu’aux années 1990 à cause des réticences de l’administration à la délivrance du permis de construire et des changements de propriétaire. Durant les années 1970, Antti Lovag devient l’architecte des grandes fortunes : il construit une maison-bulle pour Pierre Bernard à partir de 1971 à Port-la-Galère puis le célèbre Palais Bulles à Théoule-sur Mer de 1975 à 1989, racheté en 1992 par Pierre Cardin.

Plutôt qu’un plan fixe, les espaces intérieurs de ces villas s’ajoutent les unes aux autres par la libre prolifération de bulles en forme sphérique, édifiées grâce à un voile de béton projeté sur une armature (fer ou ciment armé). Plus qu’architecte, Antti Lovag se définit comme « habitologue » qui cherche à modeler les espaces domestiques sur les besoins du corps humain et les formes naturelles. Il fonde l’association « habitat évolutif » en 1971 avec Jean-Louis Chanéac, Claude Costy et Pascal Häusermann, tous les trois représentatifs de l’avant-garde organique de l’époque. Puis avec Christian et Hélène Roux, l’association Homme et habitat organise des stages d’initiation au voile de béton et publie le bulletin « Habitat ».